Patua Nou, une démarche d’art vivant dans la rue. Elle s’inspire de la coutume des patachitras, dispositifs d’art narratif chantés et représentés sur rouleau. Les patua (conteurs originaires du Bengale de l’Ouest) peignent eux-mêmes des rouleaux sur lesquels ils illustrent – suivant la tradition des témoignages – , des contes ou des poésies. Puis ils déroulent leurs images qu’ils interprètent sous forme mélodique en situant du doigt la progression du récit. Nous avons transposé ce principe de récit imagé pour créer de nouvelles histoires en lien avec l’exil au sens large. Et ces nouvelles histoires dessinées sont mises en musique et chantées, pour la plupart, par des jeunes acteur.rice.s. Et si la thématique fait écho aux migrations contemporaines, le chant et le dessin, permettent d’aborder la question de façon joyeuse et poétique : s’éloigner de l’actualité directe ne veut pas dire fuir le réel mais s’y confronter avec un regard bienveillant, questionneur, éloigné de la peur ou de la souffrance qui empêche de penser. Refuser la doxa d’un certain présent douloureux pour opérer un retour sur les fondements de l’existence. L’exil comme mouvement vital et universel vers l’ailleurs.