• Pour sortir de notre invisibilité et de notre isolement forcés.
• Pour rappeler qu’au-delà du poids économique du secteur culturel, au-delà des vies et des existences mises en péril par l’arrêt de nos activités, il y a urgence à défendre la culture comme bien commun, et l’accès à la culture comme droit fondamental au même titre que l’accès aux soins, à l’éducation ou à la justice.
• Pour sortir de la logique d’un régime d’urgence et d’exception, alors qu’au fil des vagues de Covid-19 nous nous trouvons manifestement dans une situation de long terme, face à des mesures devenant structurelles.
• Pour rappeler qu’il n’y a pas de lien direct entre la nécessité de mesures sanitaires et la place à laquelle est reléguée la culture depuis près d’un an. Des rassemblements de plusieurs centaines voire de milliers de personnes sont autorisés quotidiennement lorsqu’ils sont liés à des activités marchandes, tandis que des activités culturelles soumises à des protocoles stricts restent interdites. Ces choix déséquilibrés mènent, à la longue, à affecter gravement nos santés mentales, le tissu social, mais aussi la continuité de missions de service public et les contre-pouvoirs nécessaires dans une société démocratique.
• Pour recommencer à faire culture, sans en attendre l’autorisation. Dépasser la posture d’un secteur lésé. Déplacer nos regards et nos perceptions. Interroger les évidences. Subvertir l’ordre établi, comme un carnaval. Raconter d’autres récits. Penser collectivement la situation actuelle. Manifester nos désirs de vivre et d’exister. Faire des liens et converger, sans nier nos singularités – des arts à l’éducation permanente, de la culture à l’enseignement, de la santé mentale à la santé physique,…
• Pour forcer le monde politique à sortir de son silence et de son indifférence, et amener gouvernement et virologues à considérer d’autres manières de gérer l’épidémie.
• Pour défendre un principe de justice sociale et d’intérêt collectif : celui de répartir équitablement le poids des efforts sur l’ensemble de la société. En soutenant prioritairement les pratiques, les métiers et les travailleur·se·s des secteurs les plus fragiles qui ne survivront pas à des arrêts d’activité successifs et prolongés. En plaidant pour l’instauration d’une politique de prévention globale des risques (sociaux, psychosociaux et économiques) dans l’intérêt de chaque citoyen·ne. La santé de l’âme et de l’esprit est indissociable de celle du corps. Il est temps de reprendre soin des liens sociaux, mais aussi du droit de se réunir et de s’exprimer.